Il faut dire que la réputation de ce rallye, tant sur le plan touristique, humain que gastronomique n’est plus à faire depuis longtemps, et au-delà de l’hexagone. En témoigne par exemple l’enthousiasme avec lequel Philippe et son épouse étaient venus d’Alsace, d’autres du fin fond de la Normandie, de Savoie un jovial solitaire, Daniel, crânement au volant de sa TD ou en convoi d’anciennes de Vendée et Nantes, après un passage express par Boche Automobiles.
A titre de simple exemple, connaissez- vous d’autres organisateurs susceptibles de vérifier que la côte de bœuf servie le vendredi soir dans une fort accueillante auberge à Laqueuille au Relais de la Poste soit bien issue de l’Aubrac et non »de provenance européenne » ? Moi, non. L’année prochaine, c’est sûr, nous aurons le prénom et la généalogie complète du bœuf, dont la viande sera encore meilleure si c’est possible…
Bref, après avoir si bien digéré ce que nous avions si bien mangé, nous étions tous prêts au départ le samedi matin sur la place Joffre, ou 35 équipages rutilaient au soleil. Avant-guerre, TD, belles B et galerie de A multicolores, rutilantes modernes, ainsi que quelques non MG ,mais stylées, ce rassemblement ne passait pas inaperçu et éclipsait de loin les préparatifs de la fête de la Musique.
Monique Dumazet, coiffée de son béret basque, Gilles son époux, casquetté lui aussi, encadraient notre star à nous, Claude Faroux, dont la gentillesse et le dévouement justifient à eux seuls les milliers de kilomètres parcourus dans la joie depuis des années pour venir. Mention spéciale à un équipage mi-humain, mi-canin, qui depuis 6 ans participe avec autant d’enthousiasme à ce rallye.
Naturellement, le bon air d’Auvergne, ça creuse, et un casse-croute roboratif et culturel était prévu à Montboudif, village natal de Georges Pompidou, qui n’aurait sans doute pas déprécié l’hommage rendu par nos participants sur la place de son village.
Ensuite un trajet idyllique à travers monts et collines, pâturages et villages de charme jusqu’à Murat où nous attendait la première épreuve du jour : venir à bout du déjeuner gastronomique prévu à Murat au restaurant du Jarrousset. Claude, Monique et Gilles ayant comme d’habitude charitablement tout prévu, il était possible d’aller faire la sieste nécessaire pour certains à l’ombre des arbres du jardin. Personnellement, nous fumes 2 à partir avant la fin et quand j’ouvris un œil, je constatai avec intérêt la multiplication des dormeurs (la douzaine au moins sur le gazon, sans compter ceux dans les voitures).
Tout ce petit monde reprit la route pour l’émerveillement de l’après-midi : la traversée via Saint Flour du viaduc de Garabit après un détour involontaire mais apprécié par Chaudes Aigues, suite à un vol de panneau indicateur non prévu.
La pause du soir marqua encore une fois l’extraordinaire prévenance des organisateurs : une piscine ou plonger après 205 km, une station essence 24/24 au pied de l’hôtel pour rafraîchir nos montures, un accueil exceptionnel du Best Western de Laguiole avant la deuxième épreuve gargantuesque de la journée : le diner ! Foie Gras, Noix de St Jacques Rôties, Pavé d’Aubrac, plateau de fromages à se damner et dessert au chocolat incroyable dans une superbe salle décorée avec goût par un personnel prévenant.
Après un petit déjeuner « léger » selon les standards locaux qu’on vous laisse imaginer sans peine et avec les mignons au revoir du petit garçon blond tout gentil de la patronne, nous partîmes repus et heureux, rejoints par l’équipe Pays de Loire, qui logeait au Golf et qui n’a pu profiter des green par manque de temps.
C’est ma 4ème participation, et je finis par m’habituer à la beauté des paysages. Ce jour-là, c’était encore une fois incroyable : franchir le barrage de Sarrans dans un décor extraordinaire digne du Colorado fut un moment fort avant d’attaquer la montée des Volcans par le col de Prat de Bouc (1391 m) avant la pause déjeuner à Albepierre au restaurant du Plomb du Cantal où, là aussi, heureusement que le grand air, ça creuse !
L’après-midi : l’apothéose que constitue l’ascension du Puy Mary par le passage des cols avec quelques aventures. Au passage du col principal, on se serait cru aux Champs Elysées un 31 décembre ou bien quand l’équipe de France de Football gagnait des compétitions !
Ensuite un double gag : la TB de Christian Hélie (pourtant munie d’un nouveau pneu depuis hier changé top chrono) décida d’attendre la dépanneuse. Elle aussi en panne au Col précédent !
Tout ce petit monde put bientôt reprendre la route, Daniel Vauchelles remontant le col comme un bolide dans sa TD pour remonter chercher l’un des passagers de la TB et atteindre la Bourboule pour une distribution générale de Saint Nectaires, précautionneusement mis sous vide par Gilles Dumazet, dont la voiture, après transport de 35 fromages conservait certains relents…
Mille mercis à Claude, Gilles et Monique ainsi ainsi qu’à la fille et au petit fils de Claude, désormais bien plus grand que le drapeau MG qu’il agite depuis 6 ans pour rassembler les voitures et qu’on attend avec impatience de suivre prochainement dans une MG TD rouge avec le sigle « conduite accompagnée » !
Wanda Hannecart-Weyth
Les Vaches Rouges ce n’est pas Cannes et les seules stars qui méritent d’être citées, sont ces ruminantes aux yeux langoureux et à la curiosité nonchalante qui ont prêté leurs noms à cette manifestation champêtre. Je n’oublie pas Jacky avec son bon sens paysan, sa compagne Marie-Claude mécanicienne des corps. Evelyne qui avec brio fait partie du casting de ce feuilleton annuel.
Claude Faroux
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Photos : Guy Falcq, MG Club de France, tous droits réservés