Région Maine et Touraine : Sortie « Le Mans 55 » – 4 juillet

Le 11 Juin 1955, trois MGA étaient au départ des 24 Heures du Mans.

70 ans après, le 4 juillet 2025, 22 équipages sont au départ du Rallye Le Mans 55 pour fêter les 70 ans de la MGA. Hélas 3 équipages n’ont pas réussi à rejoindre le Mans et trois autres voitures partiront des stands de « Le Mans Classic ».

9h00, les voitures MG en épi comme au bon vieux temps, le drapeau tricolore s’agite, le départ du Rallye Le Mans 55 est donné. Les moteurs vrombissent, perturbant le calme matinal de la campagne sarthoise. 

Les premiers virages sont appréhendés avec douceur. La mécanique est froide, les pneus ne sont pas à la bonne température, les articulations de nos pilotes sont ankylosées et la digestion du petit déjeuner commence tout juste. Les routes sarthoises s’ouvrent à nous. Tous les virages sont pris à la corde. Impossible de faire autrement sur des routes vicinales de cette contrée automobile !

Virage serré au Tronchet, pif-paf à Sainte-Sabine-de-Longère. Certains ne feront que le pif, oubliant de faire le paf pour rester sur la bonne trajectoire du rallye : sûrement une coquille dans le road book !

Nous franchissons le méridien de Greenwich sans encombre. Pas de changement d’horaire à effectuer. Enfin la ligne droite de Crissé se présente devant nous, pour lâcher tous les chevaux du moteur série B de la MGA. Nous allons pouvoir vérifier les données du constructeur et atteindre les 100mph. Hélas, ce n’est pas possible, la ligne droite est trop courte, elle ne fait que 4 km!

Le Bébé Cadum nous attend devant le château de Sillé-le-Guillaume. Nous récupérons enfin les équipages qui sont partis des stands. Nous traversons la forêt dominicale. Et là c’est le drame ! Le moteur de la MGA iris Blue d’Alain s’est arrêté brutalement ! Impossible de rentrer dans les stands. Il va falloir se débrouiller sur le bord de la piste. Le diagnostic est posé très rapidement : Problème sur l’allumeur. Ni une, ni deux …. ni trois d’ailleurs…. un pilote fournit les outils, un autre un allumeur complet qui trainait dans son coffre et le troisième se contorsionne pour opérer le véhicule. Un coup de clé… le cœur redémarre. Le changement est fait en un temps record (30 minutes). On n’avait pas fait mieux en 1955. La team du MG club de France a encore frappé. Tout le monde franchira la ligne d’arrivée. Nous ne laisserons personne sur le bord de la route. « C’est ça le MGCF ».

Nous gravissons le col de la croix des 6 chemins. Des acouphènes apparaissent dans les oreilles des pilotes et copilotes. C’est normal à 168 mètres d’altitude ! Nous  redescendons sur Saint-Léonard-des-Bois en traversant  la Sarthe. Pause bien méritée au domaine du Gasseau pour refroidir les moteurs et rafraichir les pilotes et copilotes. Moment de détente et de douceur en plein cœur des Alpes Mancelles. Photo 6

Le ravitaillement est terminé. Nous repartons vers le bocage sarthois, traversant Saint-Céneri-Le-Gérei, passant devant le Fanum de Oisseau-le-Petit, rentrant dans le village fortifié de Bourg-le-Roi puis saluer l’Âne de Chérancé. La piste monte en température et l’habitacle de la MGA aussi. Petite méditation au Prieuré de Vivoin pour prier Saint-Christophe, avant de prendre la longue courbe, en troisième, vers le Donjon de Ballon, en encaissant une force centrifuge de 0.5 G. Les yeux piquent, les jambes sont lourdes mais les pilotes et copilotes résistent !

 

Au Donjon de Ballon, nous faisons un saut dans le temps pour rencontrer Guillaume le conquérant et Henri IV. L’arrivée approche. Il ne reste que 20 km à parcourir pour boucler ce rallye. Le drapeau à Damier flotte devant le Château Chêne de Cœur. Séquence émotion : en 1955, l’équipe MG était descendue dans ce Château avec leurs 4 MGA. Tous les équipages ont franchi la ligne d’arrivée. Aucun abandon. Tout le monde a rallié l’arrivée sans encombre. Nos MGA ont englouti avec facilité les 180 km du parcours à une vitesse moyenne de 50 km/h. Elle est vraiment forte cette MGA ! Quelle jeunesse.

   

Ce soir c’est un repos bien mérité (pour les femmes, les hommes et la mécanique)  dans une ambiance année 50. Le champagne coule à flot sur le podium. Premier, haut la main, notre président qui laisse sa place royalement aux concurrents suivants. « C’est ça aussi le MGCF ». L’important c’est de participer. Ainsi le classement final du rallye Le Mans 55 est le suivant : 1er Catherine et François SUDAN, 2ème Sylvie et Thierry BOURDOIS et 3ème Françoise et Georges SCIBERRAS. La nuit tombe sur le circuit. Au loin, nous entendons le bruit des moteurs des participants de la 12ème édition de « Le Mans Classic » (comme la place de Ken Miles sur sa MGA en 1955) et la douce voix tabagique de Bruno RENIER demandant encore un verre de vin. « C’est aussi ça le MGCF ! ».  Une belle nuit se profile devant nous.

Nous voulons remercier personnellement tous les équipages, car cette journée fut un merveilleux moment grâce à eux. Permettez-nous de les citer par ordre alphabétique : Équipages BONNIOL, BOUDEHEN, BOURDOIS, DESTRUEL, DESUTTER, DOUCHET, FAGNIOT, GRAFFIN, GRISON, LISSOT, LOUGES, MORAND, PACKER, PAIRAUDEAU, PRÔVOT, ROUDET, SCIBERRAS, SUDAN, TEILLET et VERRON. Une pensée aux équipages absents JACQUET et CHANNAC et une pensé très émue pour Claudine et Dominique JULLIAN qui auront participé à ce rallye dans nos cœurs.

Il faut notifier, pour rassurer les écologistes, qu’aucune maltraitance n’a été relevée à l’encontre des voitures et que le taux de CO2 émis a bien été en dessous des 80g/km.

Nous vous donnons à toutes et à tous rendez-vous dans 10 ans pour fêter les 80 ans de la MGA.

A bientôt sur les routes.

Amicalement.

Agnès et Ludovic Bruneau

Retrouver toutes les photos du rallye sur : Le Mans 55 – Google Photos

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