Organiser une Week-end en Picardie fin septembre peut sembler une drôle d’idée si on regarde l’invitation depuis la région parisienne ou de plus au sud encore.
Pourtant 11 équipages ont rejoint Bernard de Picardie et Jean Michel des Yvelines qui se sont associés pour proposer un programme original à l’occasion de « Rencontre en Picardie » et qui ont essayé de bousculer les préjugés sur les paysages, la météo, la culture.
Ainsi, c’est en venant ou en repartant que nous avons rencontré de la pluie : la traversée d’ouest en Est de la Picardie s’est faite sous un beau soleil, avec une luminosité parfaite pour les photos.
La rencontre entre participants était fixée dans le charmant gîte de l’écurie des vieux moulins. Vieille bâtisse à forte personnalité dans laquelle une superbe salle de réception se prêtait parfaitement aux présentations et à la remise des dossiers d’accueil.
Nous y avons reçu la visite de Jean-Luc Lachaux venu en voisin nous souhaiter un bon week-end avant de se rendre au conseil d’administration du MGCF.
Le repas servi à l’auberge du Mont Saint Mard était parfait pour lancer la série des rendez-vous gourmands à suivre.
Certains qui ont dormi sur place ont pu entendre le brame des cerfs de la forêt voisine. Ce sujet a été largement commenté au petit-déjeuner.
Le parcours longeait la ligne de front de la 1ére guerre mondiale et joignait les principaux points marquants de l’histoire picarde.
De Compiègne à Blérancourt puis en poursuivant par Coucy le Château, Condé et son fort, la caverne des Dragons et jusqu’à Laon nous avons traversé des paysages vallonnés, longé des forêts, vu des maisons troglodytiques, admiré des villages anciens et visité des lieux historiques. Ce fut un beau contraste avec la monotonie des champs de betteraves ou de pommes de terre que certains imaginaient voir…
La visite du mémorial de l’armistice a rappelé la réalité émouvante des guerres et montré l’ampleur des dégâts subis par la Picardie.
La visite suivante dans le cadre magnifique du Musée Franco Américain à Blérancourt nous a permis de voir cette situation sous l’angle plus méconnu des mouvements de solidarité mis en place par Anne Morgan à partir de 1915 puis après l’armistice. Sa détermination, la générosité des américains et de l’engagement collectif pour relancer l’économie régionale nous ont laissé admiratifs.
Ils ont permis de redonner aux habitants la force et les moyens de redresser la tête et d’affronter les difficultés de la reconstruction.
Le repas au restaurant voisin « Le Griffon » a fait l’unanimité : certains ne manqueront pas d’y revenir…
Plus loin, le fort de Condé est un exemple de l’architecture défensive déployée par la France pour assurer sa défense suite à la guerre de 1870. Sa visite, libre et sans guide, s’est transformée en jeu de piste durant lequel les équipages se sont retrouvés puis séparés au gré des labyrinthes de galeries.
Un bref arrêt à la caverne du Dragon a suffit pour nous faire apprécier sa position stratégique et goûter l’atmosphère sur fond d’effets sonores à la tombée de la nuit.
Il était temps de rejoindre notre hôtel à Laon.
La soirée autour d’un repas simple et familial fut animée : Bernard a été élu à l’unanimité « héros du jour » pour la beauté du parcours et s’est vu remettre, en remerciement, la plaque du rallye signée de tous les équipages.
Pour la troisième journée, nous avons abandonné l’histoire militaire.
Après une visite de la ville haute de Laon et de sa superbe cathédrale, nous avions rendez-vous à Guise pour aborder l’expérience sociale de « l’utopie de la richesse » bâtie par le fondateur des fonderies GODIN et créateur des fameux poêles.
Ancien ouvrier, il souhaitait offrir à chacun de ses employés des conditions de vie les meilleures possibles.
Cela l’a conduit à bâtir de 1859 jusqu’à 1884 le Familistère de Guise, une cité pouvant héberger plus de 2000 habitants, sorte de « palais social » destinée à loger ses employés comme lui-même à côté de ses usines et à mettre en place un coopérative auto gérée pour diriger cette cité mais aussi l’entreprise.
Cette aventure qui lui a survécu s’est finalement terminée en 1968.
Nous y sommes restés toute la journée, au départ en groupe accompagné d’un conférencier puis après le repas en visite libre pour découvrir les nombreux équipements du Familistère (piscine, buanderie, théâtre…).
En fin d’après-midi le groupe s’est retrouvé à la buvette pour se saluer, un verre de jus de pomme bio et local en main.
Chacun a repris la route, heureux de ce week-end amical, culturel et gourmand qui a aussi été une merveilleuse « rencontre avec la Picardie ».
Rédaction commune par les équipages
A oui au fait, un week-end en Picardie est une très bonne idée, même fin septembre !!!