Nous étions basés à l’hôtel l’Aviation (la Bourboule) et avons fait de 170 à 230 km chacun des 3 jours à la découverte de petites merveilles, de nombreux ponts sympathiques enjambant le plus souvent la Dordogne et le tout par des routes pittoresques à souhait.
Le jeudi matin, rendez-vous rituel au square Joffre pour l’accueil officiel, Gilles Dumazet alias Gillou et Eliane Liabeuf, du haut du kiosque attirent l’attention et Gilles fait faire silence grâce à sa célèbre clarine. S’en suit la traditionnelle photo des participants et de leurs montures devant l’église et sur le pont enjambant la Dordogne.
Nous voici ce jeudi en Corrèze à Sarran au musée du président Jacques Chirac (musée climatisé ça tombe bien ?).
Ce musée présente une exposition permanente de cadeaux, reçus dans l’exercice de ses fonctions, qui permettent de découvrir différentes cultures du monde. Près de 5000 objets s’y trouvent et l’amoncellement, la diversité des cadeaux qui ont été faits au président Chirac est étonnante et confirme sa popularité à travers le monde entier : des cadeaux offerts par des chefs d’État ou diplomates, ou par diverses personnalités, mais aussi par des particuliers et des enfants. Certains objets sont d’une valeur inestimable (bijoux, vases précieux, sculptures, tapis, soieries, parures de bijoux, etc.) et d’autres assez quelconques (casquettes, t-shirts, ballons…). Une réserve gigantesque où les informations sur les objets sont accessibles par les écrans tactiles devant les vitrines. Belle exposition !
Une exposition temporaire « voitures de Présidents » nous a permis également de parcourir une partie de l’histoire de la Vème République. Nous avons pu revivre cette histoire à travers la Citroën DS 19, la Citroën SM décapotable, la Renault Safrane limousine, la Citroën C6 et la Citroën DS5. Les 2 qui m’ont le plus marquée sont :
– la SM décapotable (rallongée) commandée par Georges Pompidou, grand amateur de design et de voitures de sport, a été utilisée de 1972 à 2004 par 4 présidents successifs (Georges Pompidou bien sûr, puis Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand et enfin Jacques Chirac) et totalise 26.000 km au compteur (sans tour de compteur évidemment) ;
– la DS immatriculée 3 PR 75 a été utilisée par le Général de Gaulle pour ses déplacements en province et à qui elle sauva la vie à deux reprises.
Voilà l’essentiel de ce jeudi où il a fait vraiment chaud et où en fin de journée la piscine de l’hôtel l’Aviation même plutôt petite a été très appréciée !
Un bon dîner, une bonne nuit de sommeil et nous serons prêts à repartir !
Vendredi matin : journée « volcanique »
Nous prenons la direction du Mont Dore, puis du lac de Guéry. Un arrêt nous fait admirer un joli point de vue sur les Roches Tuilière et Sanadoire, deux volcans situés à proximité du lac du Guéry dans la vallée de Fontsalade. Nous reprenons ensuite notre route avec des vues sympathiques tout au long du trajet.
Après un excellent repas, nous prenons la direction du volcan de Lemptégy pour un voyage au centre de la Terre. Situé au cœur de la chaîne des Puys, nous allons en découvrir l’histoire à bord d’un petit train et c’est tant mieux vu la chaleur caniculaire qui règne.
Un paysage hors du commun s’offre à nous, mêlé de bombes volcaniques, de cheminées ou encore de coulées de lave.
Sur les hauteurs du site nous avons une vue panoramique sur le cœur du volcan mais également des vues sur les volcans voisins. Le petit train dans la partie basse sillonne autour des cheminées. Ce volcan strombolien a été choisi à la fin de la seconde guerre mondiale (et sauf erreur jusqu’en 2004) pour l’extraction de ses scories volcaniques, des pouzzolanes.
Cette roche très légère constitue ainsi un excellent isolant thermique et est encore utilisée aujourd’hui notamment pour fabriquer du béton. D’anciennes machines utilisées par les carriers s’y trouvent.
Cette activité industrielle a permis de mettre en évidence la structure interne du volcan, patiemment déshabillée de ses roches.
La visite terminée, nous reprenons nos brûlantes MG et notre itinéraire fait de virages en tous genres, de points de vue, de traversées de forêts ombragées et de jolis petits villages : Murol, St Nectaire… sont des noms qui vous disent certainement quelque chose et peut-être leur seul nom vous fait saliver… Certains MG’istes lors de traversées de villages actionnent leur klaxon comme des buzzers, et la tranquillité des villageois alors ?
Ce vendredi fut une journée aussi chaude qu’intéressante mais elle n’est pas terminée ! Dîner puis nous remontons dans nos carrosses pour une soirée théâtrale à St Sauves ! La salle est aussi surchauffée que l’ambiance (j’exagère juste un peu). Sur scène défilent des sketchs des vamps, Pierre Dac et Francis Blanche, le « permis de conduire » où un des candidats fort en gueule finit par « l’obtenir », candidat joué par Jean Yanne à l’époque.
Monique fit une bonne du curé coquine mais des plus sympathiques. J’ai oublié des sketchs mais j’ai la mémoire qui flanche.
Toujours regroupés le samedi matin au parc Joffre sous la houlette et au son de la clarine de Gilles avant la présentation de la journée et les recommandations du jour puis le départ.
Nous voici dans la direction d’Aubusson dans la Creuse à ne pas confondre avec Aubusson d’Auvergne. Si si un équipage a fait la boulette et c’est nous ! Nous n’avons pas suivi le road book (ce qu’il ne faut jamais faire sauf exception et après avoir prévenu l’organisateur) pour aller rechercher le téléphone portable perdu et miraculeusement retrouvé d’Alain. Nous voulions un trajet plus direct et ben c’est complètement loupé (+ 160 km).
Quelque 80 kms de route et nous regagnons un château privé dans Aubusson pour un excellent déjeuner, la vie de château quoi, de quoi prendre des forces pour la visite de la cité internationale de la tapisserie.
L’étonnement commence par l’extérieur. En effet, le bâtiment évoque un immense métier à tisser, aussi coloré qu’une montgolfière.
S’en suit une visite captivante pendant laquelle le guide nous apprend beaucoup des savoir-faire et techniques de la tapisserie mais aussi à observer (évolution des bordures, recherche de licornes, griffons, dragons, personnages mythologiques, observation des 1er, 2ème et 3ème plans…).
Nous appréhendons les différents métiers de la tapisserie (filatures, teintureries, cartonniers, lissiers, restaurateurs) et le rôle des trois principaux intervenants de la conception à l’élaboration d’une tapisserie : le maquettiste crée la composition, le cartonnier agrandit la maquette à grandeur d’exécution sur le métier, le lissier et ses compagnons réalisent la tapisserie en interprétant le carton pour les couleurs, dégradés etc. Nous apprenons et comprenons mieux ce que signifient, dans le domaine de la tapisserie, les termes : trame, fil de chaîne, basse lisse, haute lisse, ensouple, broche, grattoir…
Certains lissiers se sont spécialisés dans le tissage des parties les plus difficiles à réaliser : les détails d’un portrait, d’une main, d’un visage, la lumière et les couleurs de la chair. Il s’agit des talentueux « faiseurs de chair ».
Nous admirons les couleurs des œuvres de grands artistes du XXème siècle : Jean Lurçat, Georges Braque, Le Corbusier, Alexander Calder, Max Ernst, Man Ray, Victor Vasarely, Pablo Picasso, Sonia Delaunay…
La tapisserie d’Aubusson est inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO depuis 2009 et la visite de la cité internationale de la tapisserie fut des plus intéressantes.
Un peu de courage pour remonter à bord des voitures brûlantes et pour parcourir une dizaine de km jusqu’au lieu de la prochaine visite près de Pont-Roby.
Nous voici sur le point d’entrer dans l’atelier d’une ancienne coopérative de diamantaires qui a fonctionné de 1912 à 1982 avec la même installation et où travaillaient jusqu’à 25 personnes.
Bien sûr pas de gisement à proximité, les pierres étaient acheminées par la Creuse.
Un creusois qui avait appris à Paris le métier de tailleur de diamants a convaincu un lapidaire et diamantaire parisien de s’installer là et profiter ainsi de la force motrice de la Creuse toute l’année.
L’épopée des diamants due… à une rivière eut lieu dans ce bâtiment « moderne », aux larges ouvertures mais également raccordé à l’électricité, chauffé… Les installations des postes de travail subsistent et tous les outils nécessaires à la taille du diamant s’y trouvent encore.
La coopérative a cessé son activité en 1982 et s’en sont suivi des pillages qui ont amené la commune a racheté le bâtiment en 1992. La visite de la Felletinoise fut des plus étonnantes.
Toujours aussi chaud après cette visite, l’épisode caniculaire nous aura accompagné pendant tout le rallye. Trop chaud même pour avoir envie de s’allonger dehors dans une chilienne. Nous rentrons sur la Bourboule après quelque 90 km de balade.
Les heures qui nous séparent de la fin du rallye sont comptées et la dislocation est prévue pour le lendemain.
Tout au long du rallye nos amis motards Michelle et Guy, Joss et Betty, Jocelyn, nous facilitent le trajet aux intersections les moins faciles. Ils ont parlé de sauna gratuit pendant 3 jours, je n’ai pas de mal à les croire. Un grand merci à vous qui avez été jusqu’à nous attendre parfois longtemps et en plein soleil pour que nous ne perdions pas.
Comme avec Gilles tout est prévu (ou presque) un mécanicien Michel nous a suivi ce qui est très rassurant. J’ai vu une MG moderne monter sur son plateau, c’est un comble non ? Si vous voulez savoir quelle était la panne, demandez à Eliane. Michel a beaucoup aidé sur des pannes simples mais cette année un moteur et un embrayage sont à déclarer.
Gilles et Eliane ont organisé et mené cette 13ème édition des Vaches Rouges avec talent et gentillesse. Des participants au rallye ont dit qu’il avait une âme, avis que je partage totalement n’en déplaise à la modestie et la discrétion naturelles de Gilles et Eliane !
Un immense merci à vous 2, sans oublier Claude Faroux qui a initié les Vaches Rouges ! Je vous embrasse tous les 3
Marie-Hélène Bergel
Photos : Alain Arnaud, Marie-Hélène Bergel